Le Mokuso de début et de fin de cours est une forme de méditation asiatique appliquée aux Arts Martiaux. Il peut être perturbant pour un débutant, et cela se conçoit. Mais il est tout aussi complexe de l’appréhender en tant qu’initié. Nous allons voir ensemble les diverses facettes de cette activité .
A quoi ça sert ?
Le mokuso a de nombreuses utilités. Il vous permet de vous détacher de tout ce qui est extérieur au cours. Cela vous permet de mieux vous concentrer. Avant une grosse épreuve, comme un entretien d’embauche ou le BAC, un moment important, on peut le pratiquer , il aide à rester concentré durant l’épreuve et à ne pas se laisser perturber par des éléments extérieurs.
Il permet aussi de se préparer mentalement à ce que vous allez faire. C’est une sorte de rituel, qui dit à votre corps “maintenant tu vas en baver”. Vous savez, c’est un peu comme avec les enfants, avoir une méthode avant de les coucher les aide à dormir et bien c’est à l’identique avant l’exercice physique. Le corps aime la régularité, donc si vous prenez la méditation comme signe précurseur de votre effort physique il s’y habituera .
C’est un moyen de se souvenir et de retenir plus facilement ce qui a été fait durant le cours.
Dans l’idéal, il permettrait aussi d’atteindre la non-pensée. C’est quelque chose de vraiment important dans les arts martiaux.
Le mokuso au dojo
En dojo, le mokuso se pratique régulièrement en début et en fin de cours, durant le salut. Il peut durer quelques secondes à quelques minutes selon l’instructeur, le cours qui est prévu, les obligations qu’il peut y avoir comme libérer le dojo rapidement.
Certaines disciplines, ou certains instructeurs ont fait le choix de complètement bannir cette pratique. Il peut aussi arriver que vous ne fassiez pas un mokuso une fois, ou qu’une autre fois vous en fassiez un particulièrement long.
La position et la respiration du mokuso
Que devez-vous faire durant votre mokuso ?
La première des choses à faire à l’annonce de l’ordre, c’est prendre la position de méditation de votre école. En règle générale, c’est en seiza (sauf pour les personnes qui peuvent avoir des problèmes de genoux par exemple). Il faut ensuite mettre ses mains comme il convient. Il y a surtout deux grandes façons de faire. La première consiste à garder les mains sur les cuisses les doigts collés. La seconde est de former un cercle avec ses mains sur le ventre, au niveau du hara (sous le nombril), en gardant les pouces ni trop détendus, ni trop tendus. Les yeux peuvent être clos, ou mi-clos, regardant vers le sol à une trentaine de centimètres en avant.
Si ces détails de postures dépendent de votre pratique, certains points eux, ne varient pas. Il faut garder la sangle abdominale gainée, de façon à provoquer une rétroversion du bassin. Il faut garder le dos bien droit (pour la grande majorité des personnes il s’agit de tirer les omoplates en arrière). Puis lever le sommet de la tête le plus haut possible et rentrer le menton, comme si l’on portait un poids sur la tête.
Le reste du corps doit être détendu, il ne doit pas y avoir plus de contraction que nécessaire. Les épaules sont basses, les coudes détendus, on ne force pas sur les cuisses. Si vous êtes bien détendus votre langue va automatiquement se coller au palais. 🙂
L’attitude mentale
Le mokuso se fait dans une certaine attitude mentale. Si vous vous mettez à penser à comment vous allez vous habiller à la soirée de vendredi soir, cela ne va pas être très productif.
Il y a deux façons de pratiquer le mokuso dans les arts martiaux. Soit il s’agit d’arriver à la non-pensée totale, soit réfléchir sur ce que nous avons vu ou que le maître vient de dire. Mais dans les deux cas, le fait de respirer de la façon suivante peut vous aider à pratiquer mokuso : une grande inspiration (environ 4 secondes), on retient le souffle (2 secondes environ), on expire (4 secondes) et on retient son souffle (2 secondes). Les temps donnés sont des approximations, chacun trouve son propre rythme, tout comme dans les combats. D’ailleurs, le but est plus de laisser le souffle trouver son propre rythme plutôt que de le lui imposer.
Il est donc important de définir ce qu’est la non-pensée. C’est le fait de réussir à ne plus avoir de pensées parasites et d’avoir accès directement à sa pensée car elle accède directement à la conscience. Par exemple, de façon grossière, lorsque je pense que je vais me faire un thé, je dois réfléchir sur cette pensée pour en avoir conscience, et je peux en même temps me dire que je suis trop en retard et que je ferais mieux de pratiquer mon sport. Le but de la non-pensé est d’être pleinement à ce qu’on fait, de ne plus avoir cette barrière qui ralentit notre action et notre pensée.
“Si vous pensez à ne pas penser, c’est déjà penser à une chose. Ne pas penser, même à ne pas penser.”
Il est vrai que le fait de ne pas penser n’est pas une mince affaire. Pour y arriver, comptez vos respirations. Lorsque vous ne savez plus où vous en êtes recommencez à 0, c’est que vous vous êtes laissé distraire ou que vous vous êtes perdu dans vos pensées (ou bien que vous vous êtes endormis).
Pour la seconde pratique, il s’agit de stocker en mémoire ce que l’on fait, ou que l’on va faire, et de se focaliser dessus. Vous ne pensez à rien d’autre qu’à votre pratique, ce qui va vous permettre de mieux enregistrer les informations durant celle-ci.
Source : Corps-et-esprit- martial.com